La procrastination sous un autre angle | Et si ce n’était pas une question de volonté ?

Pourquoi remettons-nous constamment certaines tâches à plus tard, même lorsque nous savons que cela peut nous nuire ? La procrastination est souvent perçue comme un simple manque de volonté ou de discipline. Pourtant, les recherches en psychologie et en neurosciences montrent qu’elle est bien plus complexe. Plutôt qu’un problème de motivation, il s’agit souvent d’un phénomène lié à la gestion des émotions et aux biais cognitifs.

Dans cet article, nous explorerons pourquoi la procrastination ne se résume pas à un manque de volonté, les mécanismes qui la sous-tendent et des stratégies basées sur ces nouvelles compréhensions pour mieux la surmonter.

Sommaire : 
Un phénomène plus lié aux émotions qu’à la paresse
Les causes cachées de la procrastination
Que faire contre la procrastination ?
Conclusion

Un phénomène plus lié aux émotions qu’à la paresse

Contrairement aux idées reçues, la procrastination n’est pas nécessairement liée à la paresse ou à un manque de motivation. Elle est souvent une réponse émotionnelle à une tâche perçue comme stressante, ennuyeuse ou difficile. Lorsqu’une tâche suscite de l’anxiété ou de l’incertitude, le cerveau cherche un soulagement immédiat en la repoussant. Cette stratégie d’évitement procure un bien-être temporaire mais renforce le comportement procrastinateur à long terme.

Un autre élément clé de la procrastination est ce qu’on appelle le biais du présent, un biais cognitif universel que nous avons déjà abordé dans un précédent article. Celui-ci décrit notre tendance à privilégier la gratification immédiate plutôt que les bénéfices futurs.

Les causes cachées de la procrastination

  1. Le rôle des émotions

Selon Sirois et Pychyl (2013), la procrastination est souvent une stratégie de gestion des émotions plus qu’un problème de gestion du temps. Les tâches qui suscitent de l’anxiété, comme un projet complexe ou une conversation difficile, sont particulièrement sujettes à être remises à plus tard.

Les personnes perfectionnistes procrastinent souvent davantage, car elles redoutent de ne pas atteindre des standards irréalistes. Elles préfèrent éviter la tâche plutôt que de risquer un échec perçu comme inacceptable.

  1. Le rôle de l’environnement et des habitudes

L’environnement joue aussi un rôle clé. La disponibilité immédiate de distractions (smartphone, réseaux sociaux, notifications) renforce notre tendance à procrastiner en nous offrant des alternatives plus gratifiantes sur le moment. De plus, une charge mentale élevée et la fatigue cognitive augmentent la difficulté à maintenir sa concentration sur des tâches exigeantes.

  1. Le rôle du cerveau

Les neurosciences montrent que la procrastination est liée à un fonctionnement particulier du cerveau. Une étude de Albrecht et al. (2013) a révélé que les régions du cerveau impliquées dans la prise de décision sont moins actives chez les procrastinateurs chroniques. Cela suggère une difficulté à évaluer correctement l’impact à long terme des décisions prises dans l’instant.

De plus, une moindre connexion entre l’amygdale (impliquée dans la gestion des émotions) et le cortex préfrontal rend plus difficile la régulation des impulsions, expliquant ainsi pourquoi certaines personnes procrastinent plus que d’autres.

Que faire contre la procrastination ?

  • Décomposer les grands objectifs et utiliser des rappels : Transformez les grands objectifs en petites étapes réalisables pour rendre les récompenses immédiates et favoriser la motivation à progresser. Fixez des échéances précises et utilisez des rappels pour maintenir votre engagement et résister à la tentation de procrastiner.
  • Trouvez des moyens efficaces de gérer vos émotions : l’auto-compassion permet de réduire l’autocritique et d’adopter une attitude bienveillante. Cela permet de développer des stratégies sans culpabilité excessive, tout en vous motivant à vous engager dans des actions bénéfiques pour votre avenir.
  • Adapter votre environnement et changez vos habitudes : Réduisez les distractions, trouvez les périodes de temps où vous êtes le plus productifs (comme le matin), et essayez de rendre le moment le moins pénible possible (comme mettre de la musique pendant que l’on fait le ménage)

Conclusion

Dans une formation en massothérapie, vaincre la procrastination ne se limite pas à renforcer ses compétences : c’est aussi cultiver la rigueur nécessaire à une pratique professionnelle efficace et mieux comprendre les patients-clients confrontés aux mêmes défis. En reconnaissant la procrastination comme un phénomène naturel influencé par nos émotions et notre cerveau, il devient possible d’adopter des stratégies adaptées pour optimiser son apprentissage. En mettant en place des actions concrètes, chaque futur massothérapeute peut progresser avec confiance et offrir des soins de qualité.


A retenir : 

  • La procrastination est liée aux émotions : Elle sert à éviter l’inconfort plutôt qu’à un manque de volonté.
  • Une faible régulation émotionnelle favorise la procrastination.
  • La procrastination résulte d’un conflit entre le système limbique, qui cherche une gratification immédiate, et le cortex préfrontal, responsable du contrôle et de la planification.
  • Des stratégies existent : Découper les tâches, s’auto-encourager et structurer son environnement aident à mieux gérer cette tendance.

Sources : 

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