Remettre en question ses croyances : un défi face au biais de confirmation

Dans un monde où l’information est omniprésente et où nous sommes souvent confrontés à des opinions divergentes, il devient essentiel de remettre en question nos croyances. Cela est particulièrement vrai dans le domaine de la massothérapie, où les praticiens doivent naviguer entre des approches fondées sur des données probantes et des croyances plus traditionnelles. Le biais de confirmation, cette tendance humaine à chercher, interpréter et retenir les informations qui confirment nos idées préconçues, peut nous éloigner d’une évaluation objective et nuancée des faits. Cet article explore le biais de confirmation, ses mécanismes et ses implications dans divers contextes, tout en mettant en lumière son importance dans la pratique de la massothérapie.

Sommaire : 
Qu’est-ce que le biais de confirmation ?
Les mécanismes du biais de confirmation
Les conséquences du biais de confirmation
Remettre en question ses croyances
Conclusion

Qu’est-ce que le biais de confirmation ?

Le biais de confirmation est un phénomène psychologique bien documenté qui affecte notre manière de penser et de juger. Il se manifeste lorsque nous privilégions les informations qui corroborent nos croyances tout en négligeant celles qui les contredisent. Ce biais peut influencer notre perception de la réalité, que ce soit dans nos interactions personnelles, nos choix professionnels ou même nos décisions de santé. Par exemple, dans le cadre d’une formation en massothérapie, un praticien pourrait être tenté de privilégier les témoignages de succès liés à des techniques spécifiques tout en ignorant les études qui montrent des résultats mitigés.

Les mécanismes du biais de confirmation

Les mécanismes sous-jacents au biais de confirmation incluent des processus cognitifs tels que la sélection d’informations, l’interprétation biaisée et la mémoire sélective. Lorsque nous sommes exposés à des informations contradictoires, nous avons tendance à les minimiser ou à les interpréter d’une manière qui soit conforme à nos croyances existantes. Cette dynamique peut également entraîner une polarisation des opinions, où les individus avec des croyances opposées deviennent encore plus ancrés dans leurs positions initiales, rendant le dialogue et la compréhension mutuelle plus difficiles.

Les conséquences du biais de confirmation

Les conséquences du biais de confirmation sont vastes et peuvent se manifester dans de nombreux domaines. Dans le domaine politique, par exemple, il peut alimenter la polarisation et rendre difficile le consensus sur des questions cruciales. Dans un cadre juridique, il peut influencer les décisions des jurés, qui peuvent être enclins à privilégier les preuves qui soutiennent leurs premières impressions. Dans un contexte de santé, un praticien peut à tort ne sélectionner que les nouvelles informations qui vont dans le sens d’un diagnostic initial tout en ignorant les données qui les contredisent. Par exemple, un praticien reçoit un client avec un diagnostic de trouble d’anxiété généralisé. Il peut avoir tendance à faire un lien entre les douleurs que le patient décrit et cette pathologie, ignorant les facteurs contextuels, comme une récente blessure sportive. Cette attitude peut conduire à une compréhension réductrice des besoins du client, affaiblissant la relation de confiance et limitant les opportunités d’adapter les traitements en fonction des besoins individuels.

Remettre en question ses croyances

Pour contrer les effets du biais de confirmation, il est crucial de développer une attitude de remise en question. Cela implique d’être ouvert à de nouvelles informations, d’écouter activement des points de vue différents et d’analyser les données de manière critique. Pour les praticiens de la massothérapie, voici quelques stratégies pour limiter son impact : 

  1. Éducation continue : Rester informé des dernières recherches et des meilleures pratiques en massothérapie peut aider à contrer les effets du biais de confirmation. En se formant régulièrement, les thérapeutes peuvent élargir leur perspective et intégrer de nouvelles informations dans leur pratique.
  2. Écoute active : Pratiquer l’écoute active avec les clients permet de mieux comprendre leurs préoccupations et leurs croyances. En posant des questions ouvertes et en montrant un intérêt sincère pour leurs expériences, les thérapeutes peuvent favoriser un dialogue constructif.
  3. Ouverture au feedback : Encourager les clients à partager leurs réflexions et leurs retours d’expérience peut aider à identifier des croyances biaisées et à ajuster les traitements en conséquence. Le feedback est un outil précieux pour améliorer la pratique et offrir des soins adaptés aux besoins individuels.
  4. Prendre du recul : Les thérapeutes doivent régulièrement évaluer leur propre pratique et remettre en question leurs méthodes. Cela peut impliquer de chercher des opinions externes, de collaborer avec d’autres professionnels ou de participer à des groupes de discussion pour explorer des perspectives différentes.

Conclusion

Le biais de confirmation est un phénomène inévitable qui influence nos croyances et nos décisions. En tant que futurs massothérapeutes, il est essentiel de cultiver une conscience de ce biais et de s’engager dans un processus de réflexion critique. La capacité de reconnaître et de dépasser nos biais peut non seulement enrichir notre compréhension, mais aussi améliorer la qualité des soins que nous offrons à nos clients.


A retenir : 

  • Biais de confirmation : Tendance psychologique universelle à privilégier les informations qui confirment nos croyances tout en négligeant celles qui les contredisent
  • Ce biais peut mener à des décisions mal informées, limiter la compréhension du besoin des clients et nuire à la relation de confiance.
  • Les mécanismes du biais de confirmation incluent la sélection d’informations, l’interprétation biaisée et la mémoire sélective. 
  • Il est essentiel d’adopter une attitude ouverte aux nouvelles informations et aux perspectives différentes pour contrer le biais. Se former, pratiquer l’écoute active, être ouvert au feedback et évaluer régulièrement sa pratique pour améliorer la qualité des soins.

Sources : 

  • Hart, W., Albarracín, D., Eagly, A. H., Brechan, I., Lindberg, M. J., & Merrill, L. (2009). Feeling validated versus being correct: A meta-analysis of selective exposure to information. Psychological Bulletin, 135(4), 555–588. https://doi.org/10.1037/a0015701
  • Thirsk, L. M., Panchuk, J. T., Stahlke, S., & Hagtvedt, R. (2022). Cognitive and implicit biases in nurses’ judgment and decision-making: A scoping review. International Journal of Nursing Studies, 133, 104284. https://doi.org/10.1016/j.ijnurstu.2022.104284
  • Vorms, M. (2021). Bayes et les biais. Le « biais de confirmation » en question. Revue de métaphysique et de morale, N° 112(4), 567-590. https://doi.org/10.3917/rmm.214.0567.

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